Et puis le festival ouvrit son cœur malgré la pluie. Les clowns jouèrent le premier soir dans le salon cuisine de Sylvie la voisinamie. Et ils jouèrent devant un public de trente personnes et c’était magnifique de les voir là dans cet espace réduit, de les voir bouger sans heurt à douze, gracieux et généreux. Le lendemain le temps étaient plus courtois. Vingt-deux personnes arrivèrent pour l’atelier percussions de Léo, tout fraîchement arrivé par le train de Paris. Des gens de tous les âges des enfants même. À 10 heures ça commençait.
Ensuite tout s’enchaîna fluide. On continuait de regarder le ciel du coin de l’œil même si on n’y pouvait rien. Le petit concert des 22 percussionnistes se déroula à merveille ici dans la cour. Les clowns reprirent leur place dehors sur le beau plateau du jardin. Une deuxième comme une première. Un public nombreux rire et émotion. Force du ciel chargé de nuages et du coup confort pour le jeu, ce temps mitigé était bienvenu. Envie de pleurer les larmes au bord des yeux.
Dans le champ de pagaille, ce nouveau lieu découvert suite à l’abattage des peupliers, comme une sorte de cirque naturel jonché de restes d’arbres abattus, un champ chaotique où le nature avait déjà repris ses droits chapeau la nature ! Dans le champ de bataille donc eut lieu La Pelle de la terre, du théâtre. Un beau texte servi par deux comédiens qu’on avait eu la chance de diriger. Le thème parfait, deux fossoyeurs fossoyant effrayés par le temps qui passe.
Le lieu magique !
Et puis la vente aux enchères fût menée à la baguette et dans le rire par Frau Rupfe et un public généreux vif et joyeux.
Repas… superbe assiette préparée par Samia. Et puis concert dans la salle piano et violon. Alice, notre belle Alice avait invité Emily, une belle américaine. Duo unique et tonique. Et ici on peut s’asseoir par terre s’allonger pour écouter et ça c’est bien agréable. Beau beau beau.
Ensuite c’était la nuit. Surprise malgré la fatigue dans les jambe et le corps fourbu on y est allée la voir la cathédrale végétale, juste éclairée par des lampions, juste des lueurs qui dessinaient l’espace, la surprise et des chants, des voix qui sont venues dans ce silence, vraiment de la beauté qui fait pleurer encore.
Dormir un peu et c’est dimanche. Lever très tôt pour accueillir le public du matin. Sept heures dans le champ de pagaille couvrir les bottes de foin pour épargner les fesses des spectateurs venus voir Les Êtres de boue.
Voyage dans la lenteur, la solitude de ces êtres couverts de terre, entre statue, chair et pierre. Une femme dans les bras d’un homme au sol, il l’enduit de boue. Elle souffre cri silencieux. Une bouche douleur. Impassibilité. Le chant des oiseaux qui montent et la guimbarde. Ici là deux corps immobiles. De l’étrangeté de la profondeur un ailleurs.
Et puis petit déjeuner là tout près tout prêt. Partage voix sourire bonjour.
Neuf heures c’est le concert du matin. Alice joue Chopin. La grâce, les soupirs les silences les suspens…  le ciel toujours et les âmes qui se promènent, et qui écoutent.
Retour dans ce terrain de jeu arbres abattus. Une balançoire s’envoler dans ce champ dans ce chant au côté de Léo qui percute et d’Anaïs arrivée dans la nuit, toute là, belle entre les belles.
Chanter avec les pieds le silence le ciel encore les arbres et les oiseaux. S’offrir cet inconnu l’instant présent oser ce chant, ces chants ces musiques et cette écoute. La danse aussi. Invitation à qui veut de venir chanter et danser là. Et ça chante et ça danse, ça pourrait durer durer.
Et puis troisième des clowns, magnifique unique généreuse belle belle belle séance. Encore les larmes plein la tête de tant de beauté. Et une jolie et douce bruine juste à la fin du spectacle, la grâce, le ciel pleure doucement.
Et puis partager un repas sous le tilleulparapluie dans la cour, se rapprocher se frotter aux autres pour ne pas se mouiller, se tenir au chaud dans un joyeux désordre improvisé. Une voix qui s’élève une guitare la même voix entendue dans le noir la veille, un parler créole, une langue douce et crue. Qui chante ? un inconnu arrivé là on ne sait comment. C’est juste beau.
Arrive ensuite Évelyne avec ses racontars et les rires qu’elle provoque, à la fois fragile et forte. Suit une petite histoire à trois sur la mort et c’est un mélange délicieux de naïveté et d’humour. Un trio d’enfer Paul Stany Évelyne… une première pour l’occasion.
Et Virevolte ensuite qui porte bien son nom, Léo Jennifer et Camille, un trio tout jeune, harpe, percu et saxo, musiques à danser et ça danse. Ça glisse ça joue ça bouge et c’est beau comme tout.
Et puis jazz dans la salle, matelas par terre comme tu veux tu te mets et Michel jubile au piano.
Voilà c’est tout, enfin non, car Alice intarissable musicienne fait entrer son piano dans la cour et voilà Bach accompagné à la batterie par Léo… et puis ça se délite doucement la musique s’efface. Les derniers survivants c’est nous ici dans le silence et le plaisir de se regarder de s’écouter avant de se séparer demain.
Ont aidé et participé à cet instant Léo, Alice, Camille, Jennifer, Sophie et Sophie, Stany, Nicole, Daniel, Robert et Sylviane, Jojo, Jacqueline, Roger, Danielle, Frédéric et Laure et les Êtres de boue, Sylvie, Sylvie et Sylvie, Anne-Marie, Melvin, Sandy, Dominique, Christine et Michel, Marie-Pierre, Évelyne, Paul, Pascale, Françoise et Françoise, Samia, Catherine, Manue et Sébastien, Hélène, Brigitte, Anaïs, Jean Christophe, Laéti, Hélène, Thomas et Franck, Benjamin, Jean-Louis et Jean-Louis, Michel, Anne.
C’était magnifique c’est tout.

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