Voter ne pas voter ? Que faire ? Des gens se sont battues pour obtenir ce droit-là, on n’oublie pas. Ailleurs, des gens ne l’ont pas encore, ce droit. Pour les femmes ici il a fallu attendre 1945 ! Vrai… illusion illusoire ? Ici, tu votes et ton rôle s’arrête là. On sait bien que ça ne sert pas à grand-chose… mais abandonner ce droit-là… quand même… ben… Dans beaucoup de pays, tu votes et si tu n’es pas d’accord on te colle en prison. Ici la justice est injuste, c’est criant de vérité. Si t’es pauvre, si tu parles, si tu dénonces les puissants, gare à toi. Le printemps à peine chaud, l’été sera-t-il là ? Se protéger ? Ouvrir ? S’ouvrir ? Que faire ? Se taire ? Raconter, se raconter, se rencontrer oui ça c’est sûr, précieux, indispensable. Fabriquer oui continuer, se fabriquer son histoire, se fabriquer ses jours, ses nuits, ses temps, ses rêves. On sait qu’on va proposer une 18e saison… Ici on finit la 17e avec l’énergie, non pas du désespoir, de l’espoir ? Oui sans doute encore avec l’espoir. Et puis on va vers ce temps privilégié celui de la préparation du festival, avec les gens qui passent, le chantier qui s’installe, et c’est comme une ruche. Oui on fait les abeilles, on y va, on ne compte pas son temps… on fabrique de l’éphémère, et le jour arrive, l’heure de l’ouverture et c’est trois jours de fête. Un beau programme on a concocté. On vous le met en cadeau, ça vous donnera le goût de venir peut-être…
L’édito de La Taupe n°155
Juin 2, 2019 | Les éditos de La Taupe