On vient de faire une traversée hors du temps, bercé-es par le vent, la pluie, des bouts de soleil. Et le roi de la cour, le tilleul a dansé comme un fou. Il y avait treize clownes ici pendant quatre jours. Jours des saints, jours des morts, paraît, tu parles, tu ne peux pas savoir comme c’était vivant, au-delà du vivant même, tu me crois j’espère. De la beauté du sol au plafond jusqu’au ciel et plus loin, dans les yeux ouverts, les voix vibrantes, les corps et les cœurs dansants, il y avait des étoiles. Et les murs se sont mis à reculer, la salle respirait et s’agrandissait. Oui, on peut pousser les murs si on veut, tu le sais ? Il y a eu de l’air, de la musique et du silence. On est allé-es loin, très loin. On était ensemble sur une île flottante hors du Monde, autour du Monde. On a ri beaucoup beaucoup beaucoup et on a pleuré aussi. Les deux en même temps parfois. Les visages ouverts, toute douceur, les yeux clairs et lumineux, ils et elles sont reparti-es en volant, je les ai vu-es. Tu me crois, j’espère, j’espère…
Rain and tears
disait la chanson
dans les seventies
Il a beaucoup plu
en cette Toussaint
champs et fossés inondés
il a plu et il a plu
Des clowns
les larmes ont coulé
cœurs et nez inondés
Quel vent a soufflé en nous,
entre nous
pour tenter de sécher ces larmes
Rain and tears
disait la chanson
dans les seventies
Il a beaucoup plu
en cette Toussaint
Et sur les ailes du vent
se sont posés des anges
Jojo la clowne