Quand toutes les femmes seront reines, tous les hommes seront rois et ce sera la paix sur terre. AD
C’est pas ça dont j’ai rêvé, c’est pas ça dont je rêve non, c’est pas ça. J’aurais aimé que ce grand Stop soit un vrai chant d’expériences solitaires et collectives. On aurait dit, on nous aurait dit, bon ça y est c’est le grand Stop, on va tout arrêter, on va bien regarder, on va se regarder, chacune et chacun, là où nous sommes, comment on est, comment on vit, de quoi avons-nous vraiment besoin. Le sais-tu, as-tu envie de savoir ? On aurait dit, tiens, vas, prends ton temps pour une fois, n’aies pas peur. Ce virus est une chance, prends-là, n’aies crainte, tu as tout en toi pour lui résister, traverse la peur dis-lui que tu n’as pas besoin d’elle. On va essayer ensemble enfin, vraiment, c’est une belle occasion. On va faire des expériences, des expériences solitaires et partagées. D’abord, limiter les déplacements à l’essentiel, au vital, regarder, écouter ce que ça te fait de marcher, regarder, autour de toi, de ta maison, de ton chez toi un arbre que tu ne connais pas, une personne que tu n’as jamais vue ni entendue, dans ton bazar quotidien, un vélo abandonné, une charrette à retaper, une trottinette oubliée et des souliers tout neufs faits pour marcher. C’est le moment de regarder autour de toi, de te regarder… On nous aurait dit avec bienveillance : bon, nous nous sommes égaré-es, nous nous sommes trompé-es complètement, nous nous excusons auprès des enfants, auprès de la Terre entière, auprès de tous ses habitants, de la fourmi à la baleine. C’est promis on arrête les conneries, c’est fini la guerre. On arrête. On se pose, on fait la grande et belle pause. Alors ouvre ta maison, fais usage de la confiance, invite tes voisins à venir parler comprendre ce qui se passe, partage partage partage. Éteins ta télé pour l’éternité et jouis du temps léger, du silence revenu, reconvoque tes rêves, va les chercher au plus profond de toi, chante, va là où ton cœur te dit d’aller. Ensemble réfléchissons, faisons le tour de nos questions, de nos rêves. ici on est 40 à vivre dans le même hameau, mettons nos savoir-faire en commun, nos affaires, nos outils et inventons ce monde sans arme, sans militaire ni policier, sans ministères, sans banquier… Prenons le pouvoir sur nos vies. Partageons notre vraie richesse et après nous sortirons raconter ces chants, avec les autres ceux d’à côté et nous tisserons un vrai tapis de danses, un beau chant d’espoir ? Allez, retroussons nos manches tranquillement, reposons-nous aussi, on a le temps pour une fois. Partageons nos idées, nos forces, nos rêves et la tendresse.