Longue période défaite, des défaites ? Celle, dite des Fêtes, s’achèvera bientôt, encore un Noël de passer dit-il chaque fois. Un nouvel agenda déjà tout raturé. Annulations reports interrogations concertations négociations. À quoi ça sert tout ça ? En fait de fêtes, pas le droit de jouer, de chanter, de danser, d’en être, d’être, même si sa place est là, dans les salles obscures, lumineuses. Les yeux et les oreilles ouverts, le cœur aussi, être là pour chacune et chacun. Silence j’ai des choses à te dire, tu m’entends ? Ma vie, ma place est là. Te donner le meilleur, de l’éphémère, juste du baume, le plus beau, une nourriture invisible. Heureusement la vie est là, toujours là, avec ses surprises en toutes choses, ses plaisirs. La chance tous les jours de voir le soleil se coucher, briller à travers les nuages, la lune se lever et là la pluie bienvenue qui tambourine. Marcher dans la boue, aller cueillir du cresson, c’est la saison. Sentir enfin que c’est l’hiver. Réfléchir et se dire à quoi je peux bien être utile à qui ? Planter planter planter. Rêver d’une vraie mascarade joyeuse avec de vrais masques, ceux que j’aime, de la facétie, des chants, des mots, la danse des corps, évocations hommages aux morts aux vivants, des écrits sur les routes, mots d’amour enchantés et des crêpes bien chaudes. Et si on lançait un Carnaval un vrai, un qui raconterait l’espoir, raconterait les colères empilées, et on ferait un feu pour se réchauffer et brûler ces masques inutiles, ces baillons pâlichons qui finiront sinon, par millions dans la mer, dans le ventre des poissons. Et si on passait à autre chose à un langage de sororité et de fraternité, enfin. La lumière dans les yeux, le sourire, ah oui ton sourire… ton visage, oui ton visage. Où es-tu, où êtes-vous ?
La Taupe à visage découvert
Un jour on se retrouvera, vous viendrez ?
Vous braverez les interdits ?
Nous les braverons ensemble ?
Ensemble nous réfléchirons à notre peur du gendarme ?
À quoi ça rime tout ça ?
Nous apprendrons à nous faire transparent-es, reprendrons le pouvoir sur nos vies, notre corps, notre cœur.
On vous dira en janvier, on vous dira, dès qu’on pourra.