C’est bien la fête des morts quand on la vit vivant. Une journée toute belle qui commence comme un été qui s’étiole doucement vers l’automne et qui finira on ne sait pas encore comment… Une journée d’étomne, c’est la nouvelle saison ! ça a commencé hier soir, c’était la nuit déjà et on roulait dans la campagne thouarsaise à la recherche d’un lieu dont on nous avait parlé… on roulait confiante, on roulait certaine d’arriver là tout de suite au Trompe Souris Café tellement ça paraissait évident et facile de le trouver même dans le noir. En fait on s’est heurtée à quelques obstacles, du genre pancarte absente et crac nous voilà partie traçant tournant bifurquant et au bout d’un moment maugréant ! Mais alors qu’on faisait un demi- tour pas trop contrôlé bloquant la route voilà qu’une voiture passa : une aubaine dans ce désert tout noir… les passagers connaissaient de réputation ce Trompe Souris Café et nous voici repartant avec une nouvelle information et la certitude que cet endroit existait bien… mais la nuit tous les chats sont gris, il nous manquait quelque chose pour parvenir au but… et nous sommes revenue au point de départ explorer la seule route que nous n’avions pas encore prise… et là… un choc, le premier de la soirée : transportée aux abords d’un pont romain invraisemblable juste avec la lune et l’envie de faire pipi aussi… un pont comme on n’en n’avait jamais vu un pont sinueux bordé des deux côtés d’un muret, un pont étroit que nous avons parcouru à pied de peur de se retrouver coincée par une garnison romaine. Là, il faut bien l’avouer, on était au bord de l’abandon mais ravie d’être là perdue aussi : renoncer ou persister entre rire et impatience… Mais la fourmi nous rappela au combien la patience pouvait nous aider en toute circonstance. Eurêka appeler celle qui pouvait nous sortir de cette impasse… puisque c’est elle qui connaissait… ma sœur… et le dernier indice offert là dans ce lieu perdu… peu après on est arrivée au Trompe Souris… par une route étroite et pentue digne d’un coin de montagne, là perdu au milieu de nulle part un lieu si on vous dit magnifique ça vous dit quoi ? étonnant atypique extraordinaire fabuleux génial formidable, un ailleurs, une entité, une île, un havre, un de ces lieux où l’on sait que l’on est chez soi à la seconde, un lieu qui respire, un lieu qui raconte, un lieu qui fait du bien… avec trois cerises sur le gâteau : les patrons – faudrait trouver un autre qualificatif mais bon- sont adorables simples et chaleureux… et on mange, on boit divinement bien pour un prix très raisonnable… jamais on n’a été si bien accueillie dans un restaurant-café … Une confiance et une tranquillité d’exception…
Alors, nous y sommes revenue aujourd’hui pour voir si de jour c’était pareil ! ben c’est pareil vraiment pareil : situé en bordure du Thouaret, on se croirait en montagne ! Une terrasse perchée tout autour, dedans une expo de peinture très joyeuse, un mobilier chaleureux, de la beauté… un coin coussin directement taillé dans la roche, de la presse à disposition, enfin de la presse quoi pas la presse imposée partout… Et puis aussi des rochers énormes dans l’eau qui court en petites cascades, l’eau vive comme un torrent… une roche rose, il paraîtrait qu’on est au bout du massif armoricain… tiens qui l’eût cru La Bretagne sous nos pieds ! sûr qu’on est comme à la maison… Et là… on s’entend dire ça…
« Ah c’est vous La Maison du Chat Bleu ? »
« ben oui c’est moi ! »
Dernière cerise : ici, ils connaissent La Maison du Chat Bleu ! YEP !